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Billets d'humeur
12 janvier 2005

Isabelle Huppert : Sublime Hedda.


J'ai eu la chance samedi soir dernier d'assister aux Ateliers Berthier au premier filage d'Hedda Gabler, une pièce d'Ibsen mise en scène par Eric Lacascade, et interprétée par la divine Isabelle Huppert. Loin des mondanités des grandes premières, j'ai goûté avec émotion cet instant très délicat où les comédiens présentent pour la première fois leur travail au public. On imagine l'angoisse de la troupe. Après deux mois en huis clos, comment prévoir les réactions des spectateurs? Oh si le public est à mon image, le metteur en scène peut dormir sur ses deux oreilles. C'est vrai je ne suis pas objectif. Ignorant absolument tout du théâtre d'Ibsen, j'admets que je suis allé voir cette pièce uniquement pour La Huppert. Oui La Huppert. Elle mérite largement cette appellation. Inquiètante, mutine, manipulatrice, désespérée, cette immense actrice nous a offert un interprétation pleine de tension, à la limite de la rupture. Peut-on parler de trac? je n'ai pas eu le privilège de lui demander.

Isabelle Huppert incarne une femme torturée, très proche à mon avis d'une Phèdre, la grandiloquence du classicisme racinien remplacée par une intrigue très contemporaine, où la banalité du quotidien domine l'existence des personnages. Dans un décor très sobre, mais dont les éléments sont agencés au millimètre, elle traine son ennui et ses désillusions, sans se départir toutefois d'une noblesse qui ne laisse pas indifférents ses partenaires. En parlant d'eux, je tiens à saluer Jean-Marie Windling, machiavélique conseiller Brack, dont la bonhomie apparente cache un esprit manipulateur proche d'un Méphistophélès.

Que dire de plus? Courez à l'Odéon!! Vous verrez, le théâtre, ça rend intelligent, et l'intelligence, c'est une denrée plutôt rare de nos jours...
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