LA GLOBALISATION SUR QUATRE ROUES

Et dire que l'on ne cesse de nous répéter que nous, français, sommes totalement hermétiques aux dures, mais nécessaires (n'est-ce pas messieurs-dames les actionnaires?) réalités de la mondialisation. Heureusement, l'un de nos fleurons industriels remet les pendules à l'heure. Ouf! il était temps car après la crise du CPE je commençais à croire que la Gaule était condamnée à l'immobilisme. Salauds de jeunes! Vous me copierez 500 fois "Je ne me battrai plus jamais pour le droit au travail car la précarité c'est quand même le pied!" en guise de pénitence.

Réjouissons-nous donc car le groupe PSA Peugeot-Citroën vient d'annoncer qu'il allait fermer l'an prochain son usine de Ryton en Grande-Bretagne. Aaaah perfide Albion. Tu pensais sérieusement que la France allait laisser passer le train du tout libéral sans réagir? Mais voyons, si c'est bon pour nous, ça l'est aussi pour vous. Quel bonheur en effet de justifier le licenciement de 2300 salariés britanniques au nom de la productivité. Si l'Europe sociale est encore dans les cartons, celle de la précarité est florissante. Souvenez-vous, en 1997 Renault fermait son usine belge de Vilvoorde. Alors rétrogrades les frenchies, no sir!

En attendant les actionnaires se frottent les mains. Hier à la bourse de Paris, l'action PSA réagissait positivement en grimpant de 0,5% alors que dans le même temps l'indice DJ Stoxx européen du secteur automobile cédait 0,5%. Alors s'il vous plait, ne me parlez plus de craintes pour l'avenir et de fins de mois difficiles. Le secteur industriel de l'Union bat de l'aile parce que les investissements dans la modernisation des infrastructures et la recherche sont au point mort. Une catastrophe sociale à l'échelle d'un continent . Pourtant, c'est en innovant que l'on pourra préserver nos emplois. Mais comme le versement de grassouillets dividendes semble être la règle, il risque d'y avoir de plus en plus de monde sur la bande d'arrêt d'urgence de la route du progrès.