Le oui au menu de Bruxelles

Le procédé est habile, mais malhonnête. Faut-il que les sages de Bruxelles soient à ce point inquiets par la possibilité d'une victoire du non au référendum du 29 mai pour qu'ils décident de prendre les français par les sentiments. Par l'estomac devrais-je dire. Alors que sur ce point l'unanimité (un mot qui apparait souvent dans le Traité Constitutionnel) est loin d'être acquise parmi nos voisins, la Commission Européenne laisse entendre qu'elle accepterait de baisser la TVA sur la restauration de 19,6 à 5,5%.
Après le bâton (la France sera mise à l'écart de l'Union si elle rejette la Constitution), voici la carotte. Difficile de ne pas y voir une manoeuvre pour convaincre ces satanés gaulois du bien-fondé de ce texte qui semble si dur à digérer.
Le non français fait peur. Mais pas en raison d'un risque d'isolement de l'Hexagone. Cette proposition bruxelloise prouve au contraire combien le poids des mangeurs de cuisses de grenouilles a besoin d'une cure d'amaigrissement. Non ce n'est pas être chauvin de dire que la voix de la France est incontournable et qu'elle en dérange beaucoup.
Mais dites-moi, ne faut-il pas en profiter pour mettre sur la table du banquet européen les revendications les plus folles? Mais oui! les chasseurs pourraient menacer de voter non si on ne leur accorde pas l'ouverture à l'année de la chasse. Les académiciens pourraient exiger que le Français soit la langue unique de l'Union. Les buralistes pourraient imposer leur tarification à tous ces états frontaliers qui leur volent si injustement leur clientèle. Le oui au Traité Constitutionnel en aurait que plus de saveur.
J'appelle donc tous nos citoyens à envoyer leurs cahiers de doléances à la Commission Européenne. Et pour l'addition, on s'en chargera. Elle coûtera moins chère, non?